
Je me lance dans mon premier article « made in Ade » sur notre escapade en Amazonie. Benoit trouve qu » il sera plus intéressant (ou plus marrant) de vous raconter ma vision. En effet après le corcovado, je pensais avoir franchi mes limites de dormir au milieu de la jungle et être probablement confrontée à des petites bêtes mortelles et avoir fait de beaux efforts même si j ai adoré. Mais face à l’insistance de Ben et à tout l’investisement mis pour l’organisation, j’ai cédé une deuxieme fois…Enfin il ne m’a pas trop laissé le choix.
Le périple commence au départ de Huachanco où nous partons pour Tarapoto pour prendre un Bus de la compagnie Movil Tour. Un voyage de 18 heures, même pas peur et de toute façon ce n’est pas le pire que nous ferons. Le bus est plutôt confortable avec semi-cama, toilettes, films et arrêt dans une cantine routière pour dîner. Toute une experience de dîner devant un film d’horreur, le son à fond et en mode express. Au moment de remonter dans le Bus on voit les chauffeurs s’échanger des sacs de coca et commencer les degustations. Mmm! Symphatique.
Nous arrivons à Tarrapoto à 7h du matin mais le voyage n’est pas fini. On embarque dans une moto taxi (une moitié de moto sur laquelle on a ajouté une banquette, voir même une petite remorque) direction le taxi collectivo pour 2 heures de route dans la montagne vers Yurimaguas où nous passerons une nuit.
Yurimaguas est une petite ville aux allures de village avec une petite place (rendez-vous du soir, souvenir de Cuba) et des centaines de motos et moto-taxi qui circulent. Une fois de plus on y trouve notre QG pour manger où on degustera « unos Tallarines saltados de pollo » et « sundiches de queso » succulents.
Nous préparons le strict minimum pour nos 4 jours en Amazonie dans 2 petits sac a dos, c’est à dire ; tenue du jour, tenue du soir, 4 lampes frontales, antimoustiques et appareil photo.
Nous laisserons les valises dans l’hôtel avant de partir pour soit disant 5 heures de bateau « express ». Nous n’avions pas compris que l’aventure commencait déjà. Nous partons avec plus d’une heure de retard, dans un tumulte incessant de vendeurs ambulants qui crient, des va et vient des porteurs de bagages et des jeunes hotesses. Nous sommes affolés de voir les gens jeter par dessus bord les bouteilles en plastique et sachets qui contenaient une espèce de glaces qu’ils ont l’air de raffoler. Le pire c’est que dans le lot il y a des maîtresses d’école qui préparent leurs cours et là on se dit que l’écologie est une peine perdue si même au niveau de l’éducation ça ne suit pas. Etonnant il y a des télés dans le bateau et on nous passera que la fin de Fast en furious 7, bizarre!
Nous arrivons à Lagunas après 7 heures de navigation et nous sommes extenués mais heureux de trouver notre guide pour les 4 prochains jours, Wellington. Il nous accompagne jusqu’à notre Hostel ECO.
Les filles ont leur propre chambre et nous aussi, on se dit avec Ben Cool! enfin! Ici l’électricité arrive grâce a un générateur et on l’allume que la nuit tombée. En attendant nous irons nous ballader dans le village avant d’aller dîner dans une « POLLERIA », traduit par nous-même en « POULETERIE ». Sur le chemin du retour des enfants viendront demander aux filles de jouer à cache-cache avec eux et je me verrais confiée la responsabilité d’un petit péruvien par sa grande soeur de 10 ans qui doit s’en occuper.
Arrivées à l’hôtel les filles se preparent à regarder la télé et oui l’élèctricité et enfin là. Mais à 22h extinction des feux et plongés dans la nuit noir nous devons proceder à quelques changements de chambres car tout le monde (devinez qui?) n’est pas rassuré.
Chacun ses jeux, ici on joue avec des machettes
Quand l’ultime arbre sera coupé quand la dernière rivière sera empoisonnée quand le dernier des animaux sera capturé, seulement alors on comprendra que l’argent ne peut se manger
Les copines de cache cache
Le lendemain Wellington vient nous chercher à 7 heures pour un petit dejeuner typique; banane, oeufs et petits pains. Je ne suis pas surprise mais quand même je me questionne car les habitations sont ultra sommaire. Nous sommes à l’agence et ne vous imaginez pas un local parisien mais plutôt une cabane en bois avec un sol betoné très poussiereux et rien d autre, comme dans toutes les maisons d’ailleurs, ils ont rien à part une télé. Nous reprennons le taxi moto mais cette fois chargé à bloc avec tout notre matériel (matelas, bottes, moustiquaires, eau, repas, vaiselles, rames, fauteuils, ect…), pour aller nous déclarer à la police et recupérer notre deuxième guide, Resurreccion, avant de rejoindre notre embarcation.
Quand je découvre la pirogue, autant vous dire que je regrette deja d’avoir dit oui, elle est pleine d’eau et vieille et …. Ben me rassure en me disant que c’est l’eau de la pluie. On se demande si tout va rentrer mais ils ont l’habitude et nous nous installons enfin.
Wellington à la rame avant et Ressureccion à la rame arrière nous naviguons pendant 4 heures dans une faune peu acceuillante, le moindre arbre est habillé de pics mais le décor est magnifique, je peux pas le nier même malgré mes fesses douloureuses. Je crois que par ma hantise de croiser les fameuses bêtes mortelles je suis plus attentive que les autres et je repère evidemment sans problèmes mes premieres araignées et même une migale, parmis les differentes éspèces d’oiseaux, de singes et un beau boa pendant sa sieste. Nous faisons une pause dejeuner dans un PV(point de vigilance) où le garde sur place est déjà en traint de pêcher nos poissons chats du repas. Nous nous rendons compte aussi que la pirogue prend l’eau et nous sommes obligé d’écoper, du coup la théorie de Benoit sur :-« c’est l’eau de pluie qui a rempli l’embarcation », ne tiens plus la route et ne me rassure pas du tout. Heureusement nous découvrons des centaines de perroquets bleus en pleine conversation que nous pouvons observer même depuis les toilettes de fortune, que Benoît trouve comme les plus belles toilettes du monde.
La pirogue chargée, ce sera notre compagnon pendant au moins 6 heures par jours, moins de 80 cm de large !!!
Mono blanco en train de manger un papillon
Le campement du midi
La cuisine au feu de bois bien sur !
Pendant le repas une énorme pluie arrive et wellington fonce couvrir la pirogue avec une bache pour proteger nos affaires, ils ont tout prévu!!!
Au moment du départ la pluie se calme mais pas pour longtemps, nous sortons avec precipitation nos manteaux de pluie qui ne nous seront pas très utile vu la violence et l’abondance de l’averse. Après 2 heures de pirogues têtes baissées pour se proteger un minimum nous arrivons au premier campement. Nous sommes tellement mouillés que je fonce m’abriter et me changer en vitesse pour ne pas attraper la mort.
Découverte des lieux que je pourrais caractériser de beauté sauvage, enfin, plutôt sauvage…Nous sommes dans des cabanes sur pilotis, les filles ont encore leur chambre mais la on se pose même pas la question, je dormirais avec Jade dans une chambre et Benoit avec Andrea dans l’autre.
Il y a une cuisine à l’ancienne, c’est à dire, qu’on cuisine au feu de bois. J’ai oublié de préciser, pas de chasse d’eau dans les toilettes, juste un bidon rempli d’eau de la rivière pour « tirer sa chasse » soit même. D’ailleurs l’eau de la riviere sert à tout ici; cuisiner, faire la vaisselle, se laver (nous, nous avons le droit à la douche mais c’est quand même l’eau de la riviere, les guides eux se baignent directement dans la rivière).
Notre guide trouve que la pirogue tourne mal et en plus elle fuit alors avec un bout de bois et une machette il fabrique un dériveur qu’il installe et comble la fissure avec du plastique, cela me fascine, pas besoin d’une super boite à outils.
Un hibou perché au dessus de son arbre
Le campement pour la nuit
Wellington nous demande systhematiquement ce que nous voulons manger et cela me fait rire; j’hésite à lui demander du foie gras avec de la brioche et de la confiture de figue; mais vu la mauvaise habitude des péruviens de dire toujours oui à tout, même quand c’est pas possible, que j’ai peur qu’il parte chasser un canard sauvage pour répondre à mes désirs, je reste donc soft et lui repond toujours :-« ce que tu veux tout nous va ». Pendant que Resurreccion prépare notre dîner, du poisson évidement, nous faisons la rencontre de voyageurs espagnol et canadien qui finissent leur troisième jour de Pirogue.
Nous sommes encore épatés de voir qu’ils parlent plusieurs langues parfaitement; Anglais, Français et Espagnol. On est vraiment nuls en France pour les langues, c’est sur. Pendant le dîner, un poisson pané merveilleusement bon, on se fait dévorer par les moustiques. Alors à peine la dernière bouchée finie on fonce se protéger sous la moustiquaire pour faire une partie de dés.
Je vous raconte quand même ma nuit qui m’a semblait une éternité. On s’imagine la tranquilité de la nuit, bah non! c’est un boucan d’enfer! Le vent, les alligators, les oiseaux, les insectes, mais c’est une horreur!!! Comment je vais faire! Et puis il faut rassurer les plus petits, alors je fais la forte, tout va bien, c’est génial la nature, profitons. Cool Jade s’endort vite, je peux enfin paniquer toute seule…
Le lendemain petit dejeuner toujours typique, on finira soit par adorer les bananes cuites ou par les détester, mais on peut pas refuser. On repart pour plusieurs heures de pirogue sous une chaleur écrasante et aucun de nous 4 arrivera à garder les yeux ouverts. Du coup on vous dira que nous n’avons pas vu grand choses pendant ces quatre heures. Quoique à l’arrivée nous voyons nos premiers dauphins rose et là c’est vraiment magique.
Magnifique saut !!
Superbe martin pêcheur
Notre premier dauphin rose, difficile à photographier
Nous arrivons sur une espèce de plage avec une cabane ouverte sur pilotis et rien d’autre, on pense que nous faisons juste notre pause dej. mais en voyant Wellington vider la pirogue on comprend que nous allons passer la nuit ici. une fois de plus pendant que Resureccion prepare le dejeuner (pour changer des spaghettis avec une sauce bien bonne), nous discutons avec 3 jeunes (2 francais et un suisse) bien sympas qui voyages depuis 5 mois ensemble mais dont un est sur la route depuis plus de 10 mois. On peut aussi se faire de vrai amis de voyage, je pense que c’est trois la continuerons à se voir après leurs retour.
Après cette pause Wellington nous enmène pêcher et revoir les dauphins en pirogue. La proposition est tentante tant que je ne savais pas qu’une étape de formule 1 allait se jouer autour de moi pendant tout le trajet. Oui, oui une etape de F1! Des énorme insectes du genre gros bourdons pas beau et beaucoup plus agile avec le derriere rouge s’amusent à me tourner autour sans s’arreter avec ce bruit bien symphatique qui me stress au plus au point.
Ce qui me connaisse bien seront qu’une simple guêpe peut me faire atteindre des records de course, surtout quand le guide vous dit la veille que ces insectes piquent et que cela fait mal mais ne devraient pas attaquer.
Et moi je suis coincée dans une pirogue au milieu des caimans et piranhas. Il m’a fallu beaucoup de patience et de paix interieur pour garder mon calme, du coup je me suis mise à la pêche et cela me réussi pas mal, j’ai peché 3 poissons et surtout j’ai pensé à autre chose. La grande championne de pêche sera Jade et Benoit partira bedrouille mais pleins de photos de dauphin car nous avons eu la chance de rester un long moment sur leurs terrains de jeux.
Le campement de la deuxième nuit, sommaire !!!
Les toilettes
Première pêche de piranha
Une avec un piranha, l’autre avec un poisson chat, la pêche a été fructueuse
De retour on recommence notre rituel du soir, on se change, on mange et vite on file sous la moustiquaire. Ce soir c’est sortie nocturne… 19h30 il fait nuit noir et Wellington vient nous chercher mais « malheureusement » pour moi, Andréa dort, et la pauvre bichette on va quand même pas la réveiller.
J’annonce la terrible nouvelle au guide, déçu il part quand même avec Jade et Ben et moi je me rejoui de pas les suivre. Enfin pas pour longtemps car Andréa se reveille et veut aller au toilettes. Evidemment la cabane au toilette peu accueillante se trouve au fond du chemin et c’est bien connu les serpents sont nocturne.
Je lui ferais faire pipi juste devant le pilotis, il faut pas prendre de risque.
Une fois de plus ma nuit est mouvementée entre bruit et peur pas facile de trouver le sommeil.
Ils rentrent enfin et je fini par m’assoupir. Je suis reveillé par du bruit, je vois à travers la moustiquaire que wellington range ses affaires, il fait encore nuit mais je me dit cool on doit être le matin il reste plus beaucoup de temps pour se reveiller. Et la, quoi?, je le voit entraint de sortir sa moustiquaire et se coucher. Pas possible je regarde ma montre, il est 23h, ah!!!! grande désillusion, la nuit ne fait que commencer.
Caiman noir, pouvant atteindre 8 mètres à l’age adulte
Caiman blanc
Eh oui, c’est là que nous avons dormi
Pas mal, le nouvel animal de compagnie, ça change de guizmo
Finalement cela ne se passe pas trop mal. Au reveil Jade et Ben nous racontent leurs aventures nocturne. Ils ont observé les oiseaux dormir, capturé deux bébés alligators dont un à échappé des mains de Jade dans la pirogue (ils ont pas fait les malins) a mordu wellington, mais rien de grave.
Wellington décu qu’Andréa ne soit pas là, il a attaché le dernier petit alligator et l’a laissé dans la pirogue pour lui montrer à son reveil. Alors nous partons découvrir ce beau sky vivant. En effet son cuir est magnifique et cela ferait de belles bottes mais je le préfère largement vivant.
Après avoir anglouti nos bananes, nous partons pour une expédition de marche dans la jungle. Il faut savoir que nos guides sont bien different qu’au Corcovado, il ne sont pas très bavares mais lorsque nous voyons comment s’émerveille encore ce monsieur d’une soixantaine d’année quand il nous montre une découverte on se dit qu’il n’est pas nécessaire de trop en dire. La balade fut sympa avec une partie de pêche sur un pont de fortune.
Retour au campement pour le dejeuner nous nous croisons avec des danoises et allemandes avec qui on échange nos expérience de voyages. Fou de voir qu’elles ont a peine 22 ans et qu’elles ont déjà autant voyagées que nous.
Finalement nous réembarquons pour plusieurs heures de pirogues. Avec les filles nous avons nos habitudes et elle utilisent mes jambes comme dossier. Nous continuons à voir pleins d’oiseaux et de tortues et surtout nous entendons régulierement des gros plouf!!! et wellington dit à chaque fois : – » grande crocodilo, grande… » . Nous nous voyons rien évidement.
Balancoire sur une liane
rivière grouillant de poissons
Le chemin c’est sur les troncs !!!
Nous arrivons enfin dans le 1er campement et cette fois-ci nous aurons une chambre pour nous quatre mais une fois de plus je dormirais avec les filles et Ben tout seul. Nous rencontrerons les suisses que nous avions vu au parc des condors à Otavalo, belle coincidence, nous dinerons ensemble.
Wellington ne nous a pas oublié avec Andréa et a prévu une deuxieme sortie nocturne pour le grand bonheur de Jade.
Premiers coup de pagaie et nous trouvons déjà le premier petit alligator, mais cela ne suffit pas a wellington qui veux absolument trouver un plus grand pour Andréa, alors la chasse commence et elle me semblera très très longue. Certes c’est magnifique la nuit, c’est vraiment une autre nature mais moi et les insectes c’est une grande histoire d’amour et naturellement une énorme libellule a decider de naviguer avec nous et elle s’accroche partout sur nous. Ce n’est pas dangereux mais plongé dans la nuit noir, se faire chatouiller bruillament l’oreille par cet insecte tout en poursuivant des alligators en sachant que les serpents sont sur les arbres au-dessus de nous, c’est trop pour moi
.Je dis gentillement au guide que ce n’est pas grave si on trouve rien ce soir mais je devrais le repeter plusieurs fois avant qu’il abdique. Et pour finir en beauté au moment d’arriver quelque chose jailli de l’eau et passe au dessus de ma tete et me touche; c est un poisson, j’ai eu trop peur, tout le monde se moque de moi même au petit dejeuner le lendemain.
Certains ont des playmobils, d’autres ont des machettes !!
La douche
Notre amie la libellule
Ca y est, dernier jour de jungle mais l’aventure n’est pas fini, après nos habituels 4 heures de navigation nous dejeunons sur une mini plage où Ressureccion cuisine à même le sol des spaguettis à la sauce tomate que nous devons manger par terre avec mes amis les bêtes. Heureusement sur les deux dernieres heures nous trouvons notre paresseux trop beau et si agile que c’est un spectacle de le voir se déplacer.
Arret dejeuner
C’est quand même fatiguant la pirogue sous 35 degrés
Les derniers kilometres nous semble un peu triste car ça sent la fin et même moi j’ai ce sentiment. Finalement je peux l’avouer j’ai beaucoup aimé partager ces 4 jours avec ma famille, mes amours, une experiences incroyable meme entouré de mes peurs j’ai toujours été rassurée par Benoit et je suis tres fière de l’avoir fait.
Bon, on a pas le temps de s’émouvoir nous arrivons sous la pluie et il faut tout vider pour attendre le moto taxi avant de rejoindre Lagunas pour une nuit à l’hotel Eco puis 6 heures de bateau à 4h du matin pour retourner à Yurimaguas où nous reverrons la fin de Fast and Fourius 7 (ils ont du acheter qu’une moitié de DVD) avant de partir en taxi pour Tarapoto et enfin le Bus pour Lima (24 heures de peur et arret typique que nous vous raconterons bientôt).
4 jours inoubliable avec des guides charmants, une expérience unique